12 - La descente aux enfers de Dieudonné
La liste pour les élections européennes présentée par Dieudonné est une véritable Cour des Miracles de tout ce qui se fait en France d’extrême-droitistes, certains ouvertement revendiqués, d’autres avançant masqués, qu’il convient de débusquer pour s’apercevoir à quel point de trahison de ses idées des débuts l’artiste était déjà tombé en 2009. Les contradictions abondent en effet dans la liste. Lui qui se prétendait ne pas promouvoir de religions s’acoquine avec un catholique tendance traditionaliste, son second de liste étant un promoteur des chiites, un (jeune) représentant d’un vieux parti d’extrême droite côtoie un gros bras des manifestations Lepenistes alors que l’artiste se défend toujours d’être d’extrême droite, etc. Pour ajouter à la confusion, lui-même s’avoue… catholique, lors d’une interview donnée à Rivarol, journal d’extrême droite ! L’année est aussi celle de l’épisode iranien de Clothilde Reiss, que l’artiste va tenter de détourner (sans succès) vers lui, se rapprochant encore davantage du régime iranien dirigé par un négationniste affirmé. Un positionnement assaisonné de déclarations sulfureuses (antisémites pour la plupart) qui commencent à peser sur sa carrière, de nombreux spectacles étant annulés par les organisateurs, effrayés par les mouvements de foules d’opposants pouvant s’y rendre. A mêler politique et spectacle, invectives et vannes, Dieudonné perdra tout, on s’en doute et cela commence à s’apercevoir cette année-là. Le 25 octobre 2009, le préfet de l’Isère interdit purement et simplement un spectacle de Dieudonné pour « troubles à l’ordre public » (ce que son avocat actuel semble carrément avoir oublié depuis !). C’est en 2009 également que Dieudonné mettra pour la première fois en place une parade à ces annulations, en déclarant qu’il s’agît de « conférences » avec parfois annoncés des invités qui ne viendront jamais, flouant organisateurs, mais aussi ses propres spectateurs. Derrière ce qui est bien des tromperies manifestes sur des spectacles, on commence à voir l’œuvre de sa femme, Noémie Montagne, prête semble-t-il à beaucoup de choses pour que l’argent continue à rentrer dans l’entreprise familiale. Les âmes damnées qui se cachent derrière le personnage sont parfois des proches, en effet. On s’en est aperçu ses derniers mois avec ce qu’ont pu répandre sur le net d’anciens collaborateurs « remerciés », tenant des propos sidérants sur l’atmosphère régnant au sein de l’entreprise.
Un bien triste anniversaire
L’année 2009 avait commencé avec… Faurisson, invité à la Main d’Or encore une fois note « actualitéantiraciste« . C’est tout bonnement… son anniversaire (80 ans), que Dieudonné fête sur scène ! En récidive du spectacle du 28 décembre ! Ce que décrit la presse : « ce 29 janvier, le spectacle est surtout parmi le public. Tout le gratin négationniste s’est donné rendez-vous, à l’invitation de Robert Faurisson, dont le 80e anniversaire tombait quelques jours plus tôt. Il y a là une petite famille marginalisée de militants qui nient la réalité du génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale et n’apparaissent que très rarement ensemble, compte tenu de l’hostilité qu’ils suscitent. Un carré de places leur a été réservé au pied de la scène à la Main d’or. Le garde du corps personnel de Dieudonné veille à la sécurité de M. Faurisson. Ses voisins dans la salle sont Serge Thion et Pierre Guillaume, les principaux animateurs du site Internet négationniste Aaargh (Association des anciens amateurs de récits de guerres et d’holocaustes), domicilié à l’étranger et sous le coup d’une interdiction d’accès en France ». Un site interdit pour diffusion de thèses négationnistes, une interdiction confirmée en 2006, trois ans auparavant. Pierre Guillaume, venu de l’ultragauche, fondateur de Librairie de la Vieille Taupe est un des plus vieux agitateurs du genre négationniste, ayant largement diffusé l’ignoble »Le Mensonge d’Ulysse » de Paul Rassinier ou « Auschwitz ou le grand alibi » de Amadeo Bordiga. Sa présence ce soir-là indique bien que Dieudonné n’a pas découvert les chambres à gaz récemment, comme il le clame, mais au moins depuis 2002 comme on a pu le voir avec le cas Latrèche. Et que l’ultragauche de Guillaume n’est plus qu’un souvenir depuis longtemps : il avait assisté en 1998 aux obsèques du leader d’extrême droite Maurice Bardèche (le fondateur du négationnisme en France avec Paul Rassinier) ! On nage bien en milieu extrémiste de droite, à qui Dieudonné tresse des lauriers ! « A leurs côtés, Ginette Skandrani, ancienne militante des Verts, exclue de cette formation pour ses collaborations à l’Aaargh, et qui a fait partie du bureau de campagne de Dieudonné quand l’humoriste envisageait de se présenter à l’élection présidentielle de 2007. Le théâtre est tout petit, 150 sièges à vue d’oeil. Des jeunes plaisantent entre eux. Ils appartiennent à cette partie du public, plutôt masculine et métissée, qui semble ignorer la dimension politique de cette soirée. Pourtant, outre les négationnistes, plusieurs courants de l’extrême droite radicale, qui ont tous en commun un antisémitisme virulent, ont leurs représentants. Il y a là Charles-Alban Schepens, l’un des dirigeants du Renouveau français, un groupuscule »catholique, nationaliste et contre-révolutionnaire », qui se réclame, entre autres, de Charles Maurras, du maréchal Pétain et des Phalanges espagnoles. On remarque aussi des membres du courant »nationaliste révolutionnaire », qui combine idéologie fasciste et anti-impérialisme, ainsi que le patron d’une boutique parisienne réputée dans les milieux skinheads. Tous ceux-là apprécient comme autant de clins d’oeil les allusions à la Shoah et au pouvoir prêté aux juifs qui parsèment le spectacle. Comme au début de la représentation, quand une voix off demande, étrangement, avant le lever de rideau l’extinction des téléphones portables »en mémoire des victimes de la seconde guerre mondiale ». Une heure et demie plus tard, quand la salle se vide, les plus militants font la queue pour serrer la main de Robert Faurisson, qui restera avec ses alter ego au théâtre pour y souper avec Dieudonné. » Invite-t-on à souper quelqu’un qu’on ne connaîr que depuis peu ? La connivence avec le groupe de Faurisson, dont Guillaume et Thion ne peut être chose récente à cette date. Dieudonné fait désormais dans le prosélytisme du négationnisme.
Un sacré coup de pouce signé Sarko
Le comique va bénéficier en cette année-là d’une aide inattendue : celle que va lui procurer indirectement Nicolas Sarkozy. Dieudonné on l’a vu a tâté (sans succès) de pousser la chansonnette. Certains animateurs radio ne pouvaient pas ne pas s’en souvenir. Ça tombe bien, lorsque Sarkozy décide de remplacer Patrick Karam au poste de Délégué Interministériel pour l’Egalité des Chances des Français d’Outre-Mer il choisit un (jeune) guadéloupéen au CV impressionnant, car c’est un ex-chanteur, un animateur de radio passé directeur et même un animateur de télévision ; celui qui a produit en radio Couleurs tropicales sur RFI, émission qui avait remplacé Canal Tropical du regretté Gilles Obringer. C’est aussi le copropriétaire et directeur de la puissante station de radio Tropiques FM (une radio très nettement communautaire) et l’animateur-producteur de l’émission Africastar. En somme comme le dit Pascal Boniface « pour Nicolas Sarkozy, le communautarisme, c’est comme le cholestérol : il y a le bon et le mauvais »… Visiblement, Claudy Siar, « star du zouk » est dans la première catégorie pour lui. Un choix diversement apprécié. A RFI, »l’animateur de l’émission désignée aujourd’hui comme une référence pour les aficionados des musiques « Afro » du monde entier » était devenu une star dans toute l’Afrique » note Wikipédia.. »Chacun de ses faits et gestes est commenté par la presse d’Africaine et antillaise et lors de ses déplacements, ils sont plusieurs milliers de fans à assister à ses émissions en public et à reprendre son expression qui la rendu célèbre « toi-même tu sais ». Si l’homme plaît à la communauté noire en général et à celle des Antilles en particulier, très vite certains tiquent sur ses engagements politiques passés… très en faveur du comique ; malgré les prises de position douteuses, déjà, de ce dernier. Siar est pourtant catalogué à gauche et même une gauche engagée (il avait été soutenu jadis par Chistiane Taubira). Pourtant, dès 2004, après le fracas de Fogiel, il avait affirmé officiellement en effet vouloir participer aux manifestations de soutien en faveur de Dieudonné. Il reviendra deux fois de suite sur les déclarations de son « copain », pour dire aussi en 2006 que Kémi Séba était un gars plus que fréquentable… Le Canard Echaîné retrouvera toutes ses déclarations, hélas pour lui. Sarkozy, en le nommant à ce poste, avait donné volontairement ou involontairement un sacré coup de pouce « politique » à Dieudonné ! Etait-ce un des coups fourrés de Patrick Buisson, on ne le saura pas (certains pensent en effet que ça apporterait des voix noires à Sarkozy). Un animateur qui n’a pas toujours fait de bons choix, en tout cas : Siar s’était rendu célèbre en 2006 au concours de l’Eurovision, qu’il commentait en direct avec Michel Drucker en affirmant dédaigneusement que « c’est pas avec ça qu’ils gagneront » visant les finlandais du groupe de hard-rock. caricatural Lordi … qui gagnera au final le concours de l’Eurovision. Aujourd’hui, il a pris ses distances avec son champion d’antan, en s’estimant « trahi ». Il est depuis revenu sur son amitié avec le comique (en avril 2009, dans un déclaration tardive à l’Express) :« à l’époque, la haine et la bêtise se déchaînaient de part et d’autre, on inventait une guerre entre Noirs et Juifs. Mais en 2005, à Alger, Dieudonné a assimilé la Shoah à de la « pornographie mémorielle ». Puis il s’est rallié au Front national. Je me suis senti trahi. » En 2007 lors de propos racistes prononcés par l’animateur Pascal Sevran contre les noirs, c’est lui encore qui joue les médiateurs entre une Calixte Calixte Beyala fort remontée et Jean-Claude Tchicaya, maire adjoint de Bagneux, du collectif « Devoirs de mémoires » qui ne souhaitait pas voir non plus Dieudonné s’emparer de l’affaire. On le verra à l’hôtel Lutétia, où était prévue la conférence du presse du comité de vigilance contre le racisme et la négrophobie. Ce jour-là, son vieil ami avait réussi à calmer Dieudonné pour qu’il n’intervienne pas « Ok, je comprends… », aurait alors déclaré sobrement Dieudonné à Claudy Siar. A noter encore que le 25 eme de la liste européenne (sur 26) Joseph Élise, 43 ans, présenté comme « militant antisioniste antillais » n’est autre que son fidèle… garde du corps, surnommé Joss (ici au milieu). Dieudonné n’est pas allé recruter très loin !
Dieudonné et ses amis cathos traditionnels (et oui !)
Sur la liste des élections uropéennes, personne n’a remarqué non plus le nom d’un « cinéaste », Cyrille Ray-Coquais, un polyglotte (ici à gauche aux côtés de la négationniste Maria Poumier, fan de Chavez) qui affirme se présenter pour « replacer dieu au centre des préoccupations ». Intéressante position pour un leader qui s’est toujours présenté comme champion de la laïcité (et qui en avait fait une pièce). Un autre beau cas d’espèce comme candidat. C’est l’héritier d’un père (Jean-Paul Rey-Coquais) qui a été jésuite, avant de devenir un archéologue réputé spécialiste du Proche-orient… et de la Syrie. Après avoir réalisé des documentaires en Allemagne, l’homme s’est installé en Égypte, après avoir fait des études à Beyrouth, puis est revenu en France en 1994, après un passage par la Suisse, où il a créé une maison de production, il hérite ensuite de la direction de « La Maison du documentaire », et devient en 1997 le responsable les Rencontres internationales Henri Langlois. En Allemagne il a été de tous les happenings médiatiques (avec par exemple un « Oratorio électro-acoustique » et a réalisé en 1989 un film devenu réputé culte, « Georgette Meunier ». Le thème du film se résume ainsi dans le New-York Times : « Une jeune fille et son frère, le rejeton de l’affaire de leur mère avec son propre frère, forment leur propre attachement incestueux (? ??). Le film sera jugé « un film malsain » par certains. L’homme est en tout cas reconnu dans le milieu du cinéma « expérimental » : « considéré comme un des meilleurs spécialistes en matière de formation aux métiers de l’audiovisuel (« Ecran Total », « L’Européen », « Ciné-Bulletin »…), il intègre dès 1995 le comité éditorial restreint (4 personnes) de « DOX, documentary film quaterly », un magazine trilingue à grand tirage soutenue par l’Union Européenne« . Pour son troisième film jamais sorti en salle (« Joe et Marie« , avec Rufus, Aurore Clément et Viktor Lazlo) étrangement, il est dit ici qu’il »n’avait assuré que la production et était parti enseigner l’histoire à Téhéran 2 jours avant le tournage parait-il »... Encore un lien vers la Syrie et l’Iran. Décidément…
Un catho Lepeniste, très actif sur le net
Le film étant crédité effectivement à Lara Stöcklin, chez Unifrance et a été tourné en juin 1993. Affichant clairement un « nationalisme européen » (?), il sera vu en compagnie de Marine le Pen en 2008 après s’être retrouvé dans la liste du « Pôle des tricolores FN », dans le 1er arrondissement de Paris en 2008, où il avait obtenu 2,48 % des suffrages (152 personnes à peine avaient voté pour lui). Peu efficient en meeting ; l’homme est bien plus actif sur le net, affichant un véritable record de pseudonymes assez transparents : « Sirok », « Rekoq », « Cyrill », ou « Ciri Koko » (sur Yahoo notamment) ou »Margerie » et « Chantagret », ceux qu’il s’était choisi pour le très droitier « Libre Journal » de Serge de Beketch dans lequel il écrivait aussi. En fait ce catholique revendiqué est bien plus que droitier : « collaborateur du site d’extrême-droite Voxnr.com, il accorde en décembre 2006 un très long entretien (que l’on trouve également sur le site pro-Dieudonné de La banlieue s’exprime, le 10 décembre 2006). Il y raconte son cheminement idéologique et il dit avoir été attiré petit à petit (véritablement fasciné ?) par le FN, parce qu’il estime que « le nouvel ordre mondial établi après la guerre de 1945 étouffe sous le poids de ses mensonges et qu’il est condamné ». « L’Europe de Bruxelles, à force de mentir pour nous vendre des appâts indus, restera la première sur les bas-côtés de l’histoire, faute de clients comme une vieille pute surliftée », écrit-il violemment. De plus, il dit être convaincu –comme tout « bon » lepéniste qui se respecte- que la France est en pleine décadence. Il va jusqu’à affirmer « qu’une entreprise de démolition est à l’œuvre : diviser les Français pour en faire des esclaves », écrit-il, avant de s’exclamer : « Faire disparaître ces crétins de Français, le système en rêve. » Il raconte ensuite qu’il est persuadé que « le moment de Jean-Marie Le Pen est arrivé ». « C’est le seul en France à vouloir et pouvoir supprimer les frontières entre les gens, mais à les rétablir nationalement, notamment culturellement, linguistiquement, autour d’eux. Le programme du FN met une interdépendance en place : l’assimilation complète et volontaire à l’intérieur pour une protection sacrée du Français, voire du Francophone, vis à vis de l’extérieur. » Dans VoxNr, il tressera dès 2010 des louanges à Marine LePen comme jamais entendues jusqu’ici : « merveilleuse artiste qui tient de son père, bête de scène qui a toujours le trac et n’attend que lui, elle doit se sentir libre de communiquer avec le public électoral –car il s’agit de cela pour le moment- pour passer progressivement du rôle d’égérie de la nation à son incarnation. Qu’elle reste naturelle ; pourquoi faudrait-il qu’elle perde sa légèreté d’âme, rieuse et un peu gouailleuse en reflet familier du peuple français, dans le détachement des choses et de soi-même qui l’attendent obligatoirement au tournant, si … Donnons lui notre confiance : les hérétiques sont tristes, dit Chesterton, et le diable est sérieux ». Marine idolâtrée en « bête de scène », franchement, on avait lu mieux !
Un candidat FN fan de Soral et de Kémi Seba sur la liste Dieudonné
En fait, Rey-Coquais témoigne aussi de son admiration pour Martial Bild (candidat FN à la mairie de Paris, ex LePen passé Lang pour anti-Marinade et catho anti-avortement) et pour Alain Soral (ex communiste), dans un texte qu’il publie dans « Paris libéré-Pôle des Tricolores « , où Soral devient bizarrement chez lui un « religieux mystique » (?) : « Depuis bien longtemps, j’apprécie l’analyse sociologique de Soral, ce langage d’explorateur qui avance en terrain pourri. Son cheminement intellectuel s’avère très utile au mouvement national et à son désenclavement. Son écriture, son style, s’il prenait véritablement le temps de les travailler, pourrait nous emmener encore un peu plus loin… Ce que j’en pense en deux lignes : Soral est un catholique savoyard qui a lancé son « Marx voterait Le Pen » pour la bonne cause, boutade pour achalander, quoi… Au diable son côté bateleur ! Il est religieux, mystique, très certainement, mais ne se donne pas encore totalement à cette voie naturelle. Il n’est pas gagné, mais certainement pas perdu. » Soral en « catholique savoyard », on n’avait jamais entendu ça non plus ! Il débite certes des fromages, mais de là… Le 27 août 2008 notre cinéaste très en verve en rajoute encore en publiant un autre article, sur Kemi Seba, qu’il dit admirer aussi : « Kemi Seba : un camarade pour la rentrée ? ». Dans cet article, il conclut : « Après avoir consulté mon camarade Jacques Viviès, je demande à tous nos amis et frères de combat contre le mondialisme, de prêter main forte au MDI (Mouvement des Damnés de l’Impérialisme) de Kemi Seba. Kemi est un honnête homme, charismatique. Il a appris avec beaucoup de clairvoyance à se dégager de ses tics verbaux et ethnico-folkloriques. Tous nos camarades nationalistes devraient, dès maintenant, être à l’écoute du MDI, dans les instances du Front, mais aussi à l’extérieur. Leur combat est le nôtre. » Bigre, voilà un sacré catho de choc comme adjoint de Dieudonné ! Ecensant Kemi Seba, partisan de la « supra-négritude », et encensé ici par un énième site fascisant déguisé en altermondialiste (« Diktacratie », de deux cireurs de chaussures de Soral, Alexandre Freydier et Cédric Bernelas).
Autre gros bras dans la liste
Outre le propre garde du corps de Dieudonné, la liste aux européennes avait recruté d’autres musclés. Ainsi Charles Alban Schepens, 19 eme sur la liste, ancien du Renouveau Français, et président d’une association satellite, la Fraternité-Franco Serbe, FFS, (dont la marraine est Jany Le Pen) ; l’homme est très proche de Thibaud de Chassey, leader du RF. C’est avant tout un catholique traditionaliste qui dirigeait le « Groupe Nationaliste Bourgogne » reconnaissable de loin à son copié sur celui du mouvement rexiste de Léon Degrelle qui annonçait clairement la couleur ! C’est aussi un proche ses Jeunesses Libanaises Chrétiennes dirigées par Tony Baroud, aux thèses phalangistes d’extrême droite la plus dure. Il est passé ensuite au FN, où il est devenu secrétaire départemental puis régional du FNJ Bourgogne, région où il conduira les élections régionales de mars 2004 sous la bannière FN. Issu au départ du « cop » de Boulogne du Parc des Princes (où il a donc dû croiser Serge Ayoub !), il jouait souvent les gros bras de la protection rapprochée de Soral, avec anciens leaders du GUD dont Frédéric Chatillon. Le gros bras à une autre occupation dans la vie. Il tient un restaurant (bar à vin plutôt) dans le Ve arrondissement de Paris, « Au Doux Raisin« , au 29 rue Descartes (c’est au bout de la rue Mouffetard) qui a pris pour effigie Jean Gabin et Lino Ventura des « Tontons Flingueurs » (Audiard n’a pas mérité ça, pourtant !). Lui ce serait plutôt Ténardier, accueillant ses clients avec son béret ; le bar étant bien répertorié chez les connaisseurs comme repère d’extrême droite où Soral vient faire des dédicaces et où il écoule son vin baptisé « Sanguis Terrae » (bien sûr !). On y voit aussi Laurent James, de « Dissidence Française »autre « catholique traditonnaliste » faire des conférences, « Dissidence » a été créée par Vincent Vauclin, opposé notamment à la notion de « genre » et qui appelle à un putsch par l’armée, pas moins !Pour faire croire à leur importance, ils clament à qui veut l’entendre que la DCRI est à leurs trousses ! L’OAS « new school » se préparerait donc dans un bar à vin du Veme arrondissement et on ne le savait pas ! La branche « conspi » de la galaxie Dieudonné est donc elle aussi bien étonnante !
Dieudonné joue les James Bond en Iran
Le problème des sources de Dieudonné, toujours le même
En fait, sur ses sources, Dieudonné est toujours resté flou. En sketch, pourtant, dans « Mahmoud », son spectacle suivant, il donnera à ses spectateurs une toute autre version de sa prise de conscience »tardive » : « Moi je crois à l’existence des chambres à gaz, ouais (il fait un clin d’oeil). J’y crois énormément parce que… ben déjà parce que c’est obligatoire. [...] Non c’est vrai que j’ai eu un doute, j’ai eu un doute un jour sur l’existence des chambres à gaz en écoutant Bernard-Henri Lévy. Je me suis dit : si lui il est philosophe, peut-être que les chambres à gaz aussi c’est du bidon. Mais ce qui m’a fait croire définitivement dans les chambres à gaz, c’est Patrick Bruel. Il ne sait pas chanter le mec. T’entends ça, t’as envie de vomir, je te promets. [...] Et c’est là que je me suis dit : peut-être que l’Allemand il a pas la patience que j’ai, tu vois… (le public est hilare et crie « bravo ») Non puis il est bricolo l’Allemand, tu vois, en fin de matinée il t’a pondu une chambre à gaz juste pour se libérer les oreilles. C’est une théorie comme une autre, hein. Bon elle ne sera pas enseignée en CM2 l’année prochaine celle-là c’est sûr… Non le révisionnisme, voilà le sujet interdit sur scène. » C’est tout simplement odieux, et cela démontre surtout la grande faiblesse argumentaire du pseudo-comique, incapable d’expliquer qui lui a enseigné ces erreurs historiques que sont les arguments négationnistes, et depuis quand surtout. Comme pour la Traite des Noirs, Dieudonné ne connaît strictement rien au sujet. Il n’est que le jouet des négationnistes dont il ne fait que répéter les contre-vérités. Dieudonné n’a aucun recul historique, et croit telle quelle une théorie dont il a a tout prix besoin dans sa démarche antisémite. Ce n’est rien d’autre, et à partir de là, les sources, il s’en fiche complètement : il ne les vérifie en rien. C’est surtout son inculture, qui est flagrante, comme l’avait déjà noté Guy Bedos sur un plateau télévisé (déjà relevé lors de cette enquête).
Ce « bon père de famille » , ses fascicules ses CD-Roms obscènes
Comme Faurisson, chez lui, pas de morts gazés dans les camps (mais de typhus seulement ), pas d’extermination au Zyklon et pas de nazis capables de le faire. C’est un projet caché, cette pseudo-pensée, celle qui consiste au final à réhabiliter Hitler. C’est exactement la pensée d’un Reynouard (ci-dessous en train de faire le salut nazi), qui a clairement dit qu’il souhaitait le retour de l’hitlérisme (« mais sans les camps« ), et Dieudonné ne peut donc que prendre sa défense dans le journal d’extrême droite, ce qu’il fait bien sûr : »le révisionnisme est un vrai sujet mais pour l’heure il y a des gendarmes qui veillent, il y a même un homme qui est en prison en ce moment, Vincent Reynouard, père de famille nombreuse. C’est étonnant de se dire qu’au moment où l’on remet en liberté des pédophiles qui tuent des jeunes filles à Saint-Nazaire, on enferme un père de famille qui n’a rien fait. Je suis scandalisé par cette incarcération, j’ai d’ailleurs signé la pétition de Paul-Eric Blanrue. Mais ça bouge dans le monde. Nos geôliers tremblent : aujourd’hui Ben Ali et Moubarak, peut-être demain Sarkozy, Bush, Berlusconi. C’est exactement la même équipe. Il y a actuellement un vent chaud qui vient d’Afrique et j’espère qu’il arrivera jusqu’à nos côtes ». Encore une fois, Dieudonné parlait sans savoir. Le »père de famille qui n’a rien fait » encensé par l’artiste a été exclu de l’Education Nationale alors qu’il avait tenté de pervertir ceux qui auraient ou être les enfants de Dieudonné. Pour cela Reyouard avait triché et menti sur toute la ligne ; des CD-ROM négationnistes avaient été envoyés à 120 établissements scolaires français portant l’entête (falsifiée !) du Conseil de l’Europe, de la Commission européenne de la Santé et de l’Education nationale. Le sujet en était un virus appelé« Fauridel-Zunsson » (lisez Zundel-Faurisson, les deux plus grands négationnistes), accompagnés d’une feuille explicative enjoignant les responsables CDI de les mettre au plus vite dans les bibliothèques ou les centres de documentation, pour les mettre à disposition des élèves. Le but avoué était bien de tromper les enfants ! Badinter avait dit et gagné un procès en affirmant que « Faurisson était un faussaire de l’Histoire« , Reynouard n’était donc qu’un de ses disciples en travestissant ainsi la distribution d’outils pédagogiques en milieu scolaire. Ce besoin de tromper les gens était bien la preuve de la minable entreprise d’un Reynouard, prêt à montrer n’importe quoi, .. à des enfants, faute d’arguments valables auprès des adultes. La perversité de l’entreprise négationniste, personnifiée ! Dieudonné, si prompt à sauter sur l’argument pédophile, n’avait même pas songé deux secondes que ses propres enfants auraient pu tomber, avec ces manigances d’obsédé antisémite, sur la même chose avec un contenu pédophile à la place des démonstrations foireuses sur les camps d’extermination ! Comble de la lâcheté, Reynouard, qui a depuis longtemps déclaré sa flamme pour Hitler, (au temps du PNFE notamment) choisira Rivarol pour tenter de se défendre… en accusant quelqu’un d’autre, introuvable bien sûr : »le coup avait été fait par un activiste révisionniste » avait-écrit, ajoutant une dose de lâcheté à son action déjà méprisable. Pour se « défendre », sur le net, l’ignoble raciste négationniste Reynouard ira jusqu’à se présenter comme un martyr vu par Tintin au Congo, en jouant de façon malsaine sur la couleur de peau de la ministre qui venait de lui signaler qu’elle l’attaquait à nouveau en justice ! C’était donc ça « un bon père de famille » montrant l’exemple, pour Dieudonné ?
certains ont une petite idée. Et d’autres, concernant aussi le rôle exact de l’épouse de Dieudonné dans tout le barouf sciemment provoqué. Les calculs de l’auteur de l’article démontrent une forme de stakhanovisme de l’utilisation de la salle de Paris (en prévisions) : » – 22 fois le spectacle Dieudonné dans le mur en novembre 2013 - 24 fois le spectacle Dieudonné dans le mur en décembre 2013 - 17 fois le spectacle Dieudonné dans le mur en janvier 2014. Plutôt la preuve d’un repli en raison du refus des salles en France. Si l’on se base sur les moyennes les plus basses, c’est à dire 250 personnes par spectacle (tout en sachant que le Zenith d’Orléans, par exemple, compte 5.000 places) – et en proposant le prix moyen de 35 euros, on peut donc dire que Dieudonné, en 3 mois, juste avec ses représentations, va faire rentrer dans sa caisse pas moins de 787.500 EUROS (et c’est la moyenne basse !) en 3 mois ». On y ajoute les t-shirts et les DVDs ( 63.000 euros sur les produits dérivés sur 3 mois) et la restauration : »pour être précis, tout est sous la direction des « Productions de la Plume », une entreprise dont la gérante est… Noémie Montagne (la compagne de Dieudonné) et où l’actionnaire majoritaire est… Dieudonné. Une jolie pirouette pour éviter les saisies ! (….) De la même manière, prenons les moyennes très basses : 5 euros de dépense moyenne au bar (à ce prix, on ne parle que d’un café et de la moitié d’un Twix), pour 20% des spectateurs sur 90 représentations : 22.500 euros de restauration sur 3 mois (….) cela fait : 873.000 par trimestre, soit 3.492.000 euros par an ! Plus les revenus des salles extérieures : « Rappelons qu’en 2012, uniquement avec sa tournée des Zenith, il a touché 3.000.000 euros… « avec comme détail qui tue : « Quand on sait que la très grande majorité de ces rentrées financières se font en cash (au théâtre de la Main d’Or, on ne prend ni chèque, ni CB) »… pour les autres informations contenues dans l’article, je vous laisse juge ; seul actuellement un des « exclus » de l’équipe de Dieudonné, qui se répand depuis sur le net, répand les mêmes insinuations que pour ma part je ne suivrai pas.